Communiqué de presse
Le décret de Trump visant à réglementer les réseaux sociaux est une prise de pouvoir flagrante et illégale
Aujourd'hui, le président devrait signer un décret visant à réglementer la liberté d'expression sur les réseaux sociaux. Le projet de décret intervient après que Twitter a vérifié des tweets inexacts du président concernant les procédures de vote par correspondance, malgré le fait que Twitter ait appliqué sa politique consistant à ajouter des avertissements aux tweets trompeurs en violation des normes communautaires de la plateforme.
Selon un projet de décret, le décret exigerait que la Commission fédérale des communications (FCC) et la Commission fédérale du commerce (FTC) contrôlent les discours sur les plateformes de médias sociaux. Le décret demande spécifiquement à la FCC d’adopter des règles qui définissent les conditions dans lesquelles l’article 230 de la loi sur la décence des communications accorde aux plateformes de médias sociaux une protection contre la responsabilité lorsqu’elles décident de supprimer ou de retirer du contenu de leurs sites. Le décret imposerait également des restrictions aux agences fédérales en matière de publicité sur les plateformes de médias sociaux. Enfin, le décret ordonne au procureur général de créer un groupe de travail en collaboration avec les procureurs généraux des États qui examinerait l’application des lois des États et créerait des listes de surveillance des utilisateurs en fonction de leurs interactions avec le contenu des médias sociaux.
Déclaration de Michael Copps, conseiller spécial de Common Cause et ancien commissaire de la FCC
« Ce projet de décret est une prise de pouvoir flagrante et illégale de la part du président dans sa tentative d'éliminer toute surveillance de sa diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux et de censurer les voix dissidentes. Les intentions du président avec ce projet de décret sont claires : exercer une pression politique sur les sociétés de réseaux sociaux pour les empêcher de prendre des mesures qui corrigeraient la désinformation flagrante qu'il diffuse en ligne, en particulier le contenu qui supprimerait les votes des citoyens américains. Avec ce projet de décret, le président tente de détourner le débat des efforts du RNC pour truquer les règles contre les électeurs et semer la confusion chez les gens quant à leur droit de vote.
« Les conséquences de ce projet de décret exécutif ont également des implications juridiques et politiques dangereuses pour le rôle de notre gouvernement et notre capacité à communiquer en ligne. En plus des violations potentielles du Premier amendement, le projet de décret exécutif menace l’indépendance de la FCC et de la FTC, qui ne suivent pas les directives du Président. La FCC n’a pas non plus de juridiction sur les sites Web et les plateformes de médias sociaux. Plus important encore, la FCC n’est pas la police de la parole du Président et ne devrait pas être en mesure de décider quand les plateformes de médias sociaux sont à l’abri de l’immunité de responsabilité lorsqu’elles modèrent le contenu et quand elles ne le sont pas.
« Le projet de décret pourrait également paralyser la capacité des agences fédérales à faire de la publicité sur les réseaux sociaux à un moment où les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies fournissent des informations cruciales concernant la crise de santé publique actuelle du COVID-19. Le Bureau du recensement fait également de la publicité sur les réseaux sociaux pour faire connaître le recensement de 2020, un élément essentiel de la démocratie qui garantit que notre gouvernement fonde ses décisions politiques sur des faits et des données précises. Imposer des restrictions à la publicité des agences fédérales, en particulier pendant une crise de santé publique, peut mettre des vies en danger.
« À mesure que les plateformes de médias sociaux ont pris de l’ampleur, elles sont devenues un moyen pour les acteurs malveillants de diffuser de la désinformation, de diffuser du contenu destiné à interférer avec nos élections, de harceler les groupes marginalisés ou de perturber notre démocratie. Mais ce n’est pas un problème qui peut être résolu par un décret présidentiel, surtout par un président qui a des intérêts personnels à défendre et qui veut choisir les discours qu’il aime ou n’aime pas. »