Article de blog
Les Américains souhaitent une réforme du redécoupage électoral. Voici comment nous y parvenons.
La lutte pour le redécoupage électoral de mi-décennie atteint son paroxysme. Et les Américains en ressentent les effets.
Nous constatons collectivement, en temps réel, que le redécoupage électoral est bien plus que de simples lignes sur une carte. Il va au-delà des sessions extraordinaires et des élections partielles de dernière minute qui détermineront l'équilibre des pouvoirs dans ce pays avant les élections de mi-mandat de 2026. L'enjeu est de savoir si notre démocratie elle-même peut résister à de telles menaces sans précédent.
Les Américains sont témoins du chaos et exigent davantage de leurs législateurs. Une écrasante majorité, selon un nouveau sondage Common CauseDans l’ensemble, les électeurs attendent de leur gouvernement équité, transparence et responsabilité.
Plus précisément, 771 électeurs américains sur 30 souhaitent une réforme du découpage électoral afin que ce soient des commissions indépendantes qui établissent les cartes, et non les politiciens. Démocrates, républicains et indépendants, les électeurs ne font pas confiance aux législateurs pour agir dans leur intérêt. Le sondage révèle également que 841 électeurs sur 30 déclarent que des circonscriptions électorales équitables sont essentielles à la santé de notre démocratie, tandis que 601 électeurs sur 30 rejettent le redécoupage électoral de mi-décennie.
Et le plus frappant : 601 électeurs de Donald Trump sur 24 souhaitent que le Congrès intervienne pour mettre fin au redécoupage électoral de mi-décennie.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Presque tous les Américains, tous partis confondus, s'accordent sur la nécessité d'une réforme du redécoupage électoral. Les électeurs perçoivent cette lutte du milieu de la décennie pour ce qu'elle est : un coup de force. Les citoyens veulent que leurs quartiers, leurs villes, leurs voix comptent, et non une prise de pouvoir par un aspirant autoritaire.
Cela doit servir de signal d’alarme pour que le Congrès agisse.
Fondamentalement, le redécoupage électoral vise à déterminer si les familles peuvent accéder aux soins de santé, si la voix des travailleurs compte et si les communautés peuvent demander des comptes à leurs dirigeants. Depuis bien trop longtemps, certains politiciens manipulent les règles du jeu, découpent des communautés, dessinent des cartes en coulisses et utilisent leur pouvoir pour se protéger, au détriment des citoyens qu'ils sont censés servir. Le découpage électoral a privé les électeurs de leur voix et a empoisonné la confiance dans notre démocratie.
Chez Common Cause, nous sommes au cœur de ces combats depuis des décennies. Nous avons aidé les Californiens à créer la Citizens Redistricting Commission, aujourd'hui un modèle national. Nous avons combattu le découpage électoral partisan jusqu'à la Cour suprême dans l'affaire Common Cause contre Rucho. Et nous avons contribué à la rédaction des dispositions de la loi sur la liberté de vote visant à interdire le découpage électoral à l'échelle nationale.
Aujourd'hui, nous soutenons la nouvelle loi de 2025 sur la réforme du redécoupage électoral, qui vise à restaurer la confiance dans notre système de représentation défaillant et à contribuer à sa réparation. Notre conviction est simple : les électeurs doivent choisir leurs élus, et non l'inverse. Le découpage électoral n'est rien d'autre qu'une forme de suppression des électeurs. Il fracture les communautés et truque les élections avant même qu'un seul bulletin ne soit déposé.
Ces dernières semaines nous ont imposé une nouvelle réalité : les défenseurs du droit de vote, des élus aux universitaires et militants, ont dû agir vite. Lorsque le président Donald Trump a fait pression sur les dirigeants républicains du Texas pour qu'ils lui obtiennent « cinq sièges supplémentaires », il ne s'agissait pas d'une simple manœuvre, mais d'un plan plus vaste visant à consolider un pouvoir autoritaire. Ce plan visait à consolider son avantage, à museler la dissidence et à affaiblir ceux-là mêmes qui le tiendraient responsable lors des élections de mi-mandat de 2026.
À première vue, la réponse de la Californie semblait identique. Le gouverneur Gavin Newsom et les dirigeants démocrates californiens ont formulé leurs actions en des termes résolument partisans. En tant que défenseurs de longue date du redécoupage électoral indépendant de la Californie, nous étions alarmés.
La réponse à cette menace a nécessité des discussions approfondies au sein de notre mouvement. Notre Conseil national de direction, informé par des experts, a adopté une ensemble rigoureux de critères d'équité pour mesurer les actions de l’État. Le Texas a échoué à tous les tests. La Californie les a réussis.Pour nous, ce moment n'était pas une question d'abandonner nos principes, mais de les appliquer avec précision. Nos valeurs demeurent inébranlables, mais notre stratégie doit faire face aux menaces actuelles.
La démocratie n'est pas abstraite. Elle exige une adaptation et une évolution constantes pour répondre aux besoins des citoyens et à ce moment critique.
C'est pourquoi le Congrès doit prendre des mesures décisives pour adopter la loi de 2025 sur la réforme du redécoupage électoral. Il doit l'adopter pour l'électeur texan qui n'a jamais vu sa communauté pleinement représentée. Il doit l'adopter pour les jeunes de Floride qui nous disent qu'ils ne croient plus en l'importance de leur vote. Il doit l'adopter pour les millions d'Américains qui réclament une démocratie juste, honnête et responsable.
Il ne s'agit pas seulement de manœuvres partisanes. Il s'agit de se tenir aux côtés du peuple pour préserver notre démocratie. Le Congrès n'a d'autre choix que d'agir.
Virginie Kase Salomon est le président & PDG, et Darius Kemp est le Californien exécutif directeur de Common Cause.